Tarte fraise mascarpone pâte brisée gourmande et de saison
Pourquoi une tarte fraise-mascarpone ?
Les fraises sont de retour. Et si vous lisez ce blog, vous savez que cela ne signifie pas juste « miam ». Cela veut surtout dire : « produit local et de saison = impact carbone réduit ». C’est aussi l’occasion parfaite de combiner plaisir gustatif et choix éco-responsable. Aujourd’hui, je vous propose une recette simple, adaptable, et franchement bluffante : la tarte fraise-mascarpone sur pâte brisée maison.
Mais attention, pas de recette inutilement sophistiquée ni de déco en formes de roses façon magazine. Ici, on vise l’efficacité gourmande : un dessert facile à préparer, utilisant des ingrédients disponibles localement, avec une empreinte environnementale minimale. Et, oui, le goût est au rendez-vous.
Une pâte brisée maison, et durable
Première étape : la pâte. Pourquoi ne pas l’acheter toute faite ? Simple : la plupart des pâtes industrielles contiennent de l’huile de palme (même les « pur beurre », cherchez bien), sont sur-emballées, et leur production implique transport et réfrigération. En la réalisant vous-même, vous choisissez vos ingrédients, vous évitez le plastique, et vous gagnez en saveurs.
Voici ma version optimisée :
- 250g de farine T80 (semi-complète, locale si possible – vérifiez les moulins près de chez vous)
- 125g de beurre froid (bio et local pour une meilleure traçabilité)
- 1 pincée de sel
- 3 à 5 cuillères à soupe d’eau (filtrée ou du robinet si elle est bonne)
Dans un grand saladier, mélangez la farine et le sel. Incorporez le beurre coupé en petits cubes du bout des doigts, jusqu’à obtenir une texture sableuse. Ajoutez l’eau progressivement et formez une boule. Ne travaillez pas trop la pâte. Filmez (avec un tissu ciré réutilisable, idéalement) et laissez reposer au frigo 30 minutes.
Côté cuisson : étalez sur un papier cuisson compostable, piquez et enfournez à blanc 20 minutes à 180°C. Laissez refroidir.
Mascarpone : du gras, oui, mais pas n’importe comment
Le mascarpone a mauvaise réputation côté diététique, pourtant utilisé avec parcimonie, c’est un ingrédient intéressant. Il apporte du liant sans nécessiter de gélatine ou d’agents texturants ultra-transformés. L’idée ici n’est pas de faire une pâte à cheesecake béton, mais une base onctueuse et légère.
La composition ? Minimaliste :
- 250g de mascarpone (de votre fromagerie locale si disponible, ou sinon en pot recyclable)
- 2 cuillères à soupe de sucre complet (ou sirop d’érable pour une version plus fluide – mais attention à l’origine)
- 1 cuillère à café d’extrait de vanille naturelle
- Optionnel : un peu de zeste de citron bio pour réveiller les papilles
Il suffit de fouetter l’ensemble : le mascarpone doit rester ferme mais souple. Pas besoin de robot, un simple fouet manuel suffit. Étalez ensuite cette base délicatement sur le fond de tarte refroidi.
Fraises : la reine de la saison, mais pas toute l’année
La fraise est souvent mal choisie. Cultivée sous serre chauffée ou importée d’Espagne en mars, elle devient un non-sens écologique. Attendez juin, faites vos courses au marché ou même mieux, en cueillette (c’est convivial et sans emballage). Les variétés comme la Gariguette ou la Mara des bois valent mille barquettes plastiques bien rouges, mais insipides.
Choisissez :
- Des fraises bien rouges, mais pas brillantes (ce n’est pas un meuble laqué…)
- À température ambiante pour installer tout leur arôme
- Sans traitement post-récolte, donc issues d’une agriculture raisonnée ou bio
Coupez-les en deux ou en quartiers selon la taille, puis disposez-les harmonieusement sur la base mascarpone. Vous pouvez jouer sur les couleurs si vous avez plusieurs variétés : aspect visuel et biodiversité au menu.
Des astuces zéro déchet autour de la tarte
Préparer une tarte maison ne doit pas générer un sac de déchets. Voici quelques réflexes simples à adopter :
- Les chutes de pâte : reformez une petite boule, étalez-la et découpez des sablés à cuire en même temps que la tarte. Un snack malin sans gaspillage.
- Les queues de fraises : faites-en une eau fruitée. Dans une carafe d’eau, laissez infuser quelques heures au frigo.
- Pots de mascarpone : préférez les marques en pot en verre si vous les retrouvez près de chez vous. Sinon, nettoyez et réutilisez les pots en plastique.
Quant aux tickets de caisse, refus automatique. Il est temps de mettre fin à leur invasion sur les plans de cuisine.
Une tarte adaptable en toutes saisons
Ce que j’aime dans cette recette, c’est qu’elle reste praticable presque toute l’année, à condition de respecter la saisonnalité :
- Printemps : fraises, rhubarbe pochée
- Été : framboises, mûres, groseilles, ou pêches finement tranchées
- Automne : poires, pommes compotées avec cannelle
- Hiver : agrumes en segments (orange sanguine, pomelo) + zestes confits
Autre variante : remplacer le mascarpone par un mélange yaourt grec / crème végétale montée pour une version allégée ou vegan. Le tofu soyeux fonctionne aussi, à condition de le mixer avec une touche de jus de citron et de sucre pour masquer son côté « neutre ».
Quels ustensiles pour limiter l’impact ?
Pas besoin d’un robot pâtissier dernier cri ni de silpat ultra-tech. Votre matériel doit être simple, durable, et surtout, bien entretenu :
- Un rouleau en bois massif, sans revêtement plastique, c’est suffisant (ou même une bouteille en verre si vous débutez).
- Des plats à tarte en céramique ou en métal réutilisables, évitez les moules à usage unique en aluminium.
- Un torchon propre pour remplacer le film plastique pendant la mise au frais de la pâte.
Et pour la vaisselle ? Utilisez une bassine pour pré-laver vos ustensiles, cela réduit de 30 à 40% la consommation d’eau par rapport à un lavage direct sous le robinet.
Et le sucre dans tout ça ?
Oui, cette tarte contient du sucre. Et non, ce n’est pas un problème. L’essentiel est de choisir des ingrédients qui ont du goût : une vraie fraise mûre et un mascarpone bien choisi suffisent à limiter les ajouts sucrés. Deux cuillères à soupe dans toute la tarte, c’est raisonnable, et surtout, maîtrisé.
En bonus : vous pouvez proposer le sucre à part pour ceux qui aiment les desserts un peu plus doux, sans imposer une charge glycémique à tout le monde.
Une occasion de sensibiliser autour de vous
Faire une tarte maison, c’est aussi un acte social. Invitez votre entourage à participer : les enfants peuvent étaler la pâte, laver les fruits, ou même décorer. C’est un moment de partage, loin de l’ultra-rapidité des desserts industriels. Et l’occasion, sans dogmatisme, de rappeler pourquoi manger de saison a du sens.
Autre conseil testé : apportez cette tarte lors d’un pique-nique ou d’un repas collectif. Vous verrez le succès immédiat, surtout quand vous précisez que c’est zéro plastique, de saison, et fait main. Une bonne façon de montrer que durable peut aussi rimer avec désirable.
Faut-il acheter bio pour toutes les fraises ?
Oui et non. Les fraises conventionnelles font partie des fruits les plus traités. Si vous ne trouvez pas de bio localement, cherchez au moins du « sans traitement après récolte », souvent affiché sur les marchés de qualité. Mieux encore : allez à la source, ou bien plantez un ou deux pieds de fraisiers sur votre balcon. Rendement modeste, mais satisfaction maximale.
Astuce entretien : couvre-sol en paille ou coques de cacao, arrosage maîtrisé, et vous limitez les maladies sans pesticides. Une vraie miniature de permaculture urbaine.
Un dessert qui coche toutes les cases ?
Rapide, de saison, modifiable, accessible, faible impact, zéro déchet et délicieuse. Il n’en faut pas plus pour valider cette tarte fraise mascarpone dans votre répertoire des classiques durables.
Elle plaît autant aux adultes qu’aux enfants, ne nécessite pas une cave à ingrédients improbable, et se prépare avec ce que vous avez probablement déjà sous la main. Faites-la vôtre, testez vos variantes… mais n’oubliez pas : la meilleure version reste celle qui respecte le rythme des saisons et la simplicité des produits bien choisis.
