Confiture de feijoa thermomix simple et parfumée
Pourquoi s’intéresser au feijoa ?
Le feijoa (aussi appelé goyave-ananas) est un fruit encore discret sur les étals français, mais qui gagne à être connu. Originaire d’Amérique du Sud et cultivé depuis quelques décennies en Nouvelle-Zélande et dans le sud de la France, ce petit fruit vert a plus d’un atout dans son noyau. Doux, parfumé, avec des notes d’ananas et de fraise, il est aussi riche en vitamine C, en fibres, et en antioxydants.
Mais surtout, c’est un fruit localement adaptable, qui pousse facilement dans les climats méditerranéens, avec peu d’eau et peu d’intrants. À l’heure où la réduction de l’empreinte environnementale de notre alimentation devient prioritaire, les productions de feijoa locales apparaissent comme une excellente alternative aux fruits exotiques importés.
Et pourtant, malgré ses qualités nutritionnelles et écologiques, le feijoa reste mal connu. L’objectif ici est donc double : valoriser un fruit sous-exploité et en proposer une transformation simple et durable, adaptée aux petits producteurs comme aux particuliers. Et quel meilleur moyen d’ancrer un fruit dans ses usages que d’en faire une confiture ?
Pourquoi utiliser le Thermomix ?
Pas besoin d’un diplôme d’ingénieur en cuisine pour réaliser une bonne confiture, mais disposer d’un outil comme le Thermomix permet à la fois gain de temps, précision et limitation des pertes. Pas de surcuisson, pas de débordement, et surtout, un contrôle optimal de la texture.
Précision utile : la recette que je propose ici est testée sur un ⟪Thermomix TM5⟫, mais elle fonctionne aussi sur le TM6 et TM31, avec quelques ajustements de vitesse et de température. J’ai volontairement évité les recettes utilisant du “sucre gélifiant” souvent bourré d’additifs. Nous restons ici sur une base simple, naturelle, et performante.
Ingrédients pour une confiture de feijoa durable et savoureuse
La recette est pensée pour un rendement d’environ 4 pots standards (environ 180g chacun), ce qui correspond bien à un Thermomix chargé normalement sans déborder.
- 800 g de chair de feijoas (soit environ 1,2 kg de fruits entiers)
- 400 g de sucre de canne complet bio (type rapadura, pour une saveur plus riche)
- 1 citron bio (jus et zestes)
- 1 pointe de cannelle ou 1 petit morceau de gingembre frais (optionnel, mais recommandé)
Pourquoi ne pas dépasser 50 % de sucre ? Parce que le feijoa est naturellement sucré, et que le rapport 2:1 fruits/sucre permet un bon compromis entre conservation et goût sans exploser la teneur glycémique. C’est aussi une manière de consommer plus intelligemment.
Étapes détaillées de la préparation au Thermomix
Avant de commencer, assurez-vous d’avoir stérilisé vos pots. Le plus simple : lavage à chaud au lave-vaisselle ou 10 minutes dans l’eau bouillante.
- ÉTAPE 1 – Préparer les feijoas : Coupez les fruits en deux dans la longueur, puis grattez la chair avec une petite cuillère. Évitez de garder la peau, qui est amère.
- ÉTAPE 2 – Mixer : Placez la chair dans le bol du Thermomix. Mixez 10 secondes / vitesse 5. Cela permet de lisser légèrement sans obtenir une purée.
- ÉTAPE 3 – Ajouter les autres ingrédients : Ajoutez le sucre, le zeste de citron râpé finement, le jus de citron (env. 4 à 5 c. à soupe) et l’épice de votre choix.
- ÉTAPE 4 – Cuisson : Programmez 30 minutes / 100 °C / vitesse 1, sans gobelet doseur pour permettre l’évaporation.
- ÉTAPE 5 – Tester la prise : Déposez une goutte sur une assiette froide. Si elle se fige après 20-30 secondes, la cuisson est bonne. Sinon, poursuivez par tranches de 5 minutes.
Une fois la cuisson terminée, versez immédiatement dans les pots stérilisés, fermez, retournez pendant 10 minutes (technique éprouvée pour créer le vide) puis remettez à l’endroit et laissez refroidir. Étiquetez avec la date.
Variantes et astuces anti-gaspi
Une fois la base maîtrisée, il est simple de décliner cette recette :
- Feijoa & Poire : Ajoutez 300 g de poires mûres à 500 g de feijoa. Texture plus douce, parfum rond.
- Feijoa & Menthe : Infusez 4 feuilles de menthe douce pendant la cuisson, puis retirez juste avant de mettre en pot. Effet rafraîchissant garanti.
- Feijoa acidulé : Remplacez le citron par de la bergamote si vous avez accès à un citronnier bio. Résultat très aromatique.
Concernant les épluchures et restes de fruits : ne les jetez pas. Les peaux de feijoa, une fois lavées, peuvent être utilisées pour fabriquer des infusions fermentées maison (type kombucha) ou intégrées au compost (elles se dégradent bien avec une base carbonée type feuilles mortes).
Pourquoi cette confiture est un choix écologique ?
Produire localement, transformer rapidement, sans emballage plastique et avec un temps d’énergie électrique limitée : cette confiture coche plusieurs cases de la cuisine durable.
- Approvisionnement en circuit court : Si vous n’avez pas de feijoa dans votre jardin, renseignez-vous auprès des producteurs bios du sud de la France. Des vergers se développent dans le Var, les Pyrénées-Orientales ou la Corse notamment.
- Rendement maximal : Quelques kilos de fruits vous permettent de produire l’équivalent de 3 à 4 mois de petits-déjeuners faits maison, sans dépendre du commerce industriel.
- Empreinte énergétique réduite : Grâce à la cuisson contrôlée avec le Thermomix, on limite le gaspillage d’énergie – pas de cuisson prolongée, pas de cuisson à répétition.
- Zéro emballage jetable : Bocaux en verre réutilisables, aucun plastique, pas de conservateur.
En résumé, cette confiture incarne parfaitement l’approche « low impact, high satisfaction » que je prône : un produit savoureux, réalisé à petite échelle avec un maximum de cohérence environnementale et alimentaire.
Comment l’intégrer dans une alimentation éco-responsable ?
Cette confiture peut être utilisée de plusieurs façons pour réduire la dépendance aux produits sucrés industriels :
- Sur du pain au levain maison ou local, pour éviter les biscuits industriels au goûter.
- Dans des yaourts végétaux nature, à la place des versions aromatisées à base de sucre raffiné.
- Dans des pâtisseries maison : cœurs de muffins, sablés, roulés aux fruits.
Elle est aussi une excellente porte d’entrée pour faire découvrir le feijoa autour de vous. J’ai pu faire goûter cette confiture à des enfants, des amis moins sensibles aux enjeux écologiques, et personne ne devine qu’elle a été réalisée avec un fruit “alternatif”. C’est une stratégie que je recommande : convertir par le goût.
Une confiture qui coche toutes les cases ?
Équilibrée en goût, intéressante nutritionnellement, faible en impact carbone, adaptable aux saisons (le feijoa se récolte d’octobre à décembre), et simple à réaliser : cette recette de confiture mérite d’entrer dans votre répertoire. Elle permet aussi de sortir du modèle ultra standardisé des confitures industrielles, trop sucrées, trop anonymes, trop éloignées du geste artisanal.
C’est aussi un bon point de départ pour valoriser d’autres fruits oubliés ou peu connus : coing, nashi, cornouille, argousier… car le principe reste le même. Identifier des ressources locales, les transformer avec parcimonie, partager le résultat.
Quant au feijoa, il n’a sans doute pas fini de trouver sa place dans notre paysage culinaire, et c’est tant mieux.
Vous avez réalisé cette recette ? N’hésitez pas à partager vos variantes sur les réseaux ou à m’écrire : je compile régulièrement les alternatives concrètes de nos lecteurs pour élargir la carte des possibles.
